LE BUDGET
Blade Runner 2049 aurait officiellement coûté 150 millions de dollars – la rumeur parle de plus, aux alentours de 185 millions. […]
C’est sans compter un coût marketing non négligeable, le film ayant été porté par une promo classique (tournée des acteurs dans le monde, foule de bandes-annonces et spots TV). Étant donné que les experts de l’industrie hollywoodienne affirment qu’une enveloppe marketing à ce niveau de production peut coûter entre 50% et 100% du budget du film, le coût réel de Blade Runner 2049 pourrait se situer entre 225 et 300 millions.[…]
LE BOX-OFFICE DOMESTIQUE
Avec 91,5 millions de dollars récoltés aux Etats-Unis et au Canada, Blade Runner 2049 est un échec clair. Sachant que les recettes domestiques rapportent plus et plus facilement dans les caisses du studio, voir une superproduction à 150 millions (voire plus) ne même pas dépasser la barre des 100 millions en salles est un coup dur la Warner, Alcon Entertainement et Sony.[…]
LE BOX-OFFICE INTERNATIONAL
Blade Runner 2049 peut souffler un peu grâce au box-office mondial, comme la majorité des blockbusters. Avec 163, 1 millions de dollars, le film de science-fiction sauve les meubles.
[…] C’est néanmoins peu vu l’ampleur du film. […] Blade Runner 2049 a si peu enthousiasmé le public chinois qu’à sa sortie, il a vite été dépassé par Geostorm, le film catastrophe nanardesque avec Gerard Butler. […]
LES RAISONS
Divers avis et points pour expliquer cette déception proche de l’échec financier. […]
Le film original a longtemps divisé, et continue à en laisser certains dubitatifs malgré l’aura de film incontournable. Les producteurs ont de toute évidence surestimé le pouvoir des fans, voyant dans la popularité de Blade Runner qui s’est construire au fil des décennies l’assurance d’une attente et d’un succès.
Autre raison invoquée : la durée, qui a privé le film de plusieurs séances par jour, et certainement découragé de nombreux spectateurs en plus de nourrir un bouche-à-oreille négatif. Ridley Scott lui-même a admis que Blade Runner 2049 était trop long récemment : « C’était beaucoup trop long. Putain de merde ! Et la plus grande partie du script vient de moi ! ». Denis Villeneuve a pour sa part expliqué que le premier montage durait quatre heures, et que les producteurs très confiants l’ont laissé finaliser une version à sa guise, le film sorti en salles étant sa director’s cut.
La promo du film a également été pointée du doigt. Plus préoccupée par l’ambition visuelle et l’atmosphère que l’histoire et les personnages racontés, Blade Runner 2049 aurait repoussé une partie du public, pas très sûr de savoir ce qui était vendu. […] La peur de beaucoup d’un long film plus proche de l’auteur que du divertissement hollywoodien, presque revendiqué dans la promo, a certainement joué contre sa carrière.
Enfin, raison privilégiée par les défenseurs du film : l’œuvre de Denis Villeneuve n’a pas été comprise, car trop extrême, trop extraordinaire, voire trop intelligente pour son époque. […] Avec sa durée, son rythme, sa quasi absence d’action, ses thématiques profondes et son positionnement exigeant pour le spectateur habitué au pop-corn confortable, la suite ne pouvait qu’être rejetée. Et ne pourra qu’être sauvée et considérée à sa juste valeur dans les années à venir. […]
LES CONSÉQUENCES
En novembre, The Hollywood Reporter parle d’une perte de 80 millions pour Alcon et Sony (qui a néanmoins bénéficié d’un accord en amont qui lui permet de récupérer en premier sur les recettes).
[…] l’univers Blade Runner ne sera vraisemblablement pas étiré en franchise, d’une manière ou d’une autre. Denis Villeneuve avait évoqué lors de la promo des idées pour de possibles suites, tandis que Ridley Scott a créé dans Prometheus un pont entre les deux univers de science-fiction avec la mention à peine cachée de l’entreprise Tyrell autour du personnage de Peter Weyland. »